L’Aube, pays de Chrétien de Troyes, de Bernard de Clairvaux et d’Hugues de Payns, d’Héloîse et Abélard, du jeune Bonaparte et de Flaubert, de Gaston Bachelard et des Goncourt, d’Auguste Renoir …
Pendant le Haut Moyen-Age, l’histoire locale de l’Aube ne faisait qu’une avec l’histoire nationale. Mieux, l’Aube était le creuset de la pensée occidentale : Bernard de Clairvaux ou Rachi, faisaient rayonner dans toute l’Europe l’image de sagesse et de vitalité intellectuelle de la Champagne.
Pierre Auguste Renoir
Essoyes, havre impressionniste de Renoir
Le peintre Pierre-Auguste Renoir, un des grands maîtres de l’impressionnisme, a vécu quelques-unes des plus belles saisons de sa vie à Essoyes. C’est là qu’il va trouver l’ambiance, le cadre, les lumières et les couleurs de sa peinture.
A l’image du peintre, venez vous immerger dans de superbes paysages, découvrir l’ambiance bucolique du village d’Essoyes et visiter, entre autres, l’atelier de l’artiste.
Un village coup de cœur du peintre
Amené ici par sa femme, Aline Charigot, dont c’était le village natal, Renoir a vite adopté ce beau pays de vignerons. Après de brefs séjours suivis de visites plus régulières, le couple achète une maison en 1896. Renoir se fait construire un atelier au fond du jardin où il travaille sans relâche.
Il trouve son inspiration dans les attitudes de ses fils, dans les scènes familiales mais également dans ce village et ses alentours. C’est aussi à Essoyes que Renoir rencontrera son modèle favori : Gabrielle.
De 1888 à 1919, il vint régulièrement à Essoyes et ses promenades dans la campagne furent une réelle source d’inspiration dont on peut encore s’imprégner aujourd’hui.
Une visite haute en touches de couleurs ! Découvrez l’Espace des Renoir
Rachi
C’est alors que Rachi compose son œuvre consacrée aux commentaires de la Bible et du Talmud : où il donne des explications claires et concises qui firent son succès.
Il est aussi l’auteur de Responsa, c’est-à-dire des réponses données aux consultations des communautés juives françaises et rhénanes sur des problèmes pratiques.
Il a écrit et commenté des « Piyoutim », poèmes hébraïques destinés à la liturgie et à la prière.
L’œuvre de Rachi va permettre le développement de la culture hébraïque et la multiplication des contacts avec les intellectuels chrétiens qui utiliseront les interprétations juives de la Bible.
L’Ecole de Rachi se poursuivra longtemps après sa mort avec sa descendance qui va enrichir son œuvre de commentaires, en y ajoutant des compléments. Ses successeurs développent une intense activité intellectuelle aux XIIè et XIIIème siècles.
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Gustave Flaubert
Rouannais de naissance, Gustave Flaubert est nogentais par son père né à Maizières la Grande Paroisse. Si le père de Flaubert s’est ensuite installé à Rouen, la sœur, de ce dernier, est restée à Nogent après son mariage avec François Parain. Gustave Flaubert portait à son oncle Parain une affection qui ne se démentira jamais. Il a fait de nombreux séjours dans la petite cité et dès l’age de 11 ans, Gustave Flaubert vient en vacances chez les Parain.
La maison de famille existe toujours, c’est une ancienne maison bourgeoise au coin de la rue de l’Auditoire et de la rue Saint Epoing.
C’est sans doute parce qu’il connaissait bien cette petite ville sur les bords de Seine qu’il en a fait un des pivots de son roman L’Education Sentimentale.
Ainsi 7 chapitres sur les 17 que compte le roman sont consacrés en partie ou en totalité à Nogent sur Seine. L’Education Sentimentale a pour cadre la ville, ses monuments, ses paysages et ses habitants. Il y consacre de longues descriptions si précises qu’elles sont à la fois de précieux témoins historiques et une invitation à la découverte du patrimoine nogentais. Livre en main on peut ainsi parcourir la ville et y retrouver le décor choisi par l’auteur pour l’exil provincial de son héros, Frédéric Moreau. Dans le vieux quartier de la Pêcherie, on trouvera par exemple la Maison de la Turque. Une vieille demeure en pans de bois qui tient une place clé dans le roman.
Flaubert en a fait une maison qui fascine son héros.
Le jardin de Monsieur Roque, sur les bords de Seine, est le coin de Nogent qui a eu droit à la plus longue et plus précise description.
Mais aussi l’hôtel du Cygne de la Croix. C’est avec l’église Saint Laurent un des rares lieux décrits par Flaubert qui soient demeurés intacts.
Quelques personnages du livre sont des Nogentais réels ou fictifs, en particulier Louise Roque cette jeune provinciale attachée passionnément à Frédéric Moreau. Mme Moreau, la mère de Frédéric habite également Nogent.
Sur la fin de sa vie, Flaubert reprendra le chemin de l’Aube pour rendre visite à sa correspondante et amie Mme Roger des Genettes habitant à Villenauxe la Grande.
Camille Claudel
Camille Claudel naît le 8 décembre 1864 à Fère en Tadernois de Louis Prosper Claudel et de Louise Athanaïse Cerveaux. La famille Claudel s’installe à Nogent sur Seine en 1876 où Louis Prosper est nommé conservateur des hypothèques. Elle y séjournera jusqu’en 1879.
A cette époque, Camille occupe déjà ses loisirs à pétrir l’argile et montre des dispositions certaines pour le modelage.
Nogent sur Seine est alors une petite ville de province, sous préfecture bourgeoise comptant quelques milliers d’habitants. La vie artistique y est peu marquée. Cependant le sculpteur Marius Ramus, originaire d’Aix en Provence s’y est installé en 1859 et Paul Dubois, le fils d’un des notables, y revient souvent alors qu’il fait une carrière de sculpteur à Paris où il est devenu conservateur adjoint du Musée du Luxembourg., tout en professant à l’école nationale des Beaux Arts avant d’en occuper le poste de directeur.
Un jeune artiste revient lui aussi souvent à Nogent. Il a été découvert par Marius Ramus et termine ses études artistiques à l’Ecole Nationale des Beaux Arts de Paris. C’est Alfred Boucher. Devenu célèbre, il transmettra son art à Camille Claudel, à Nogent d’abord, où la famille Claudel réside de 1876 à 1879 puis à Paris jusqu’en 1883. Quand il part pour l’Italie, il lui présente Rodin qui apparaît alors comme le deuxième révélateur du génie de Camille dans la confrontation et l’amour passionné.
Le 26 mars 2017 ouvre le musée Camille Claudel qui rend hommage à l’artiste d’envergure internationale et qui vécut à Nogent-sur-Seine de 1876 à 1879. Toutes les étapes du parcours de Camille Claudel seront représentées dans ce nouveau musée : de ses débuts dans la veine naturaliste avec son premier professeur, Alfred Boucher, à la période d’apprentissage puis de totale connivence avec Rodin, dont elle devint la plus proche collaboratrice. Dans ce musée on découvre également les œuvres de Paul Dubois ou Alfred Boucher.
Héloïse et Abelard
A quelques kilomètres au sud est de Nogent sur Seine sur la commune de Quincey se trouvent les vestiges de l’ancienne abbaye du Paraclet. Ce monastère a été le théâtre d’une des plus belles et plus célèbres histoires d’amour du Moyen Age, celle d’Héloïse et Abélard. L’histoire d’Héloïse et Abélard commence banalement à Paris. Le séduisant professeur rencontre Héloïse : une passion les unit. Héloïse est bientôt enceinte. Abélard veut l’épouser (les clercs pouvaient très normalement se marier, n’étant pas prêtres). Mais la jeune fille refuse, au nom d’un amour absolu, qui la pousse à laisser Abélard se consacrer à son enseignement.
L’oncle d’Héloïse, le chanoine Fulbert n’y comprend rien. Il n’y voit que deux choses : le déshonneur de sa nièce, la faute d’Abélard. Avec deux ou trois complices, il fait un jour interruption dans la chambre d’Abélard, pour lui faire subir l’horrible mutilation que l’on sait.
A Paris, et même en Europe, le drame ne fait sourire personne. Abélard est célébré comme un martyr, et la renommée de son enseignement ne fait que croître.
Abélard prononce ses voeux en 1119 ; Héloïse entre dans un couvent, après avoir mis au monde un garçon nommé Astrolabe.
C’est en 1129 qu’Abélard fonde l’abbaye du Paraclet dans l’Aube (près de Nogent sur Seine), à l’emplacement d’un oratoire qu’il avait créé et nommé « Paraclet » – le nom de la troisième personne de la Trinité. Héloïse en sera la première abbesse.
Quand meurt Abélard à Cluny en 1142, Héloïse fait transporter son corps au Paraclet.
Elle le rejoindra dans son tombeau en 1164.
Les deux amants ont reposé sept siècles dans l’église du Paraclet avant que la Révolution ne les ramène à Paris dans une sépulture commune.
Jules et Edmond de Goncourt
Les frères Jules et Edmond de Goncourt firent de nombreux séjours dans la petite ville de Bar sur Seine entre 1834 et 1878. Ils venaient généralement au début de l’automne, c’était le temps de la chasse, des vendanges, des collines et des forêts pavées de merveilleuses couleurs… dans leur célèbre Journal ils consacrent une cinquantaine de pages à Bar sur Seine ; chaque été, ils viennent se « retremper dans la santé bestiale de la campagne ».
Tous les ans, ils descendent rue du Four des bordes (aujourd’hui 11 et 13, rue Victor Hugo) chez un riche propriétaire, Léonidas Labille, qui a épousé leur cousine Augusta en 1834. Au-delà des observations familiales, c’est la France rurale qui se dessine sous leurs yeux. Ils profitent de ces étés à Bar sur Seine pour goûter les plaisirs de la table ; ils visitent les environs (le Château de Chacenay, Vendeuvre, les Riceys), ils sont fascinés par les miroitements de la Seine « que semble avoir caressés les pinceaux de Corot ». Edmont interrompt ses visites huit ans après le décès de son frère.
Marguerite Bourgeoys
Marguerite Bourgeoys est née le 17 avril 1620 dans la ville de Troyes en France. En 1640, elle rejoint les sœurs de la Congrégation religieuse d’enseignantes de Notre-Dame de Troyes. Celle-ci est dirigée par la sœur de Paul de Chomedey de Maisonneuve (fondateur de Ville Marie), Louise de Chomedey de Sainte-Marie. C’est là qu’elle entendit parler de la nouvelle ville de la Nouvelle-France. En 1652, recrutée par Maisonneuve lui-même en quête d’une institutrice, elle décide de se joindre aux colons de Ville Marie.
En 1653, son bateau quitte sa terre natale pour la Nouvelle-France. À son arrivée à Ville Marie, on lui confie plusieurs responsabilités, entre autres, celle d’accueillir et d’installer les «filles du roi» et de recruter et former de nouvelles enseignantes. Elle fonde la Congrégation de Notre-Dame de Montréal, communauté religieuse vouée à l’enseignement, au sein de laquelle elle était la mère supérieure. En 1658, elle inaugure la première école de Ville Marie dans une étable. Marguerite Bourgeoys décède le 12 janvier 1700, laissant derrière elle une œuvre bien entamée et plusieurs successeurs pour la continuer. Elle fut canonisée par le Pape Jean-Paul II en 1982.
Emile Coué
Avec Emile Coué, positivez !
Emile Coué un psychologue et pharmacien français, auteur d’une méthode de guérison et de développement personnel (la méthode Coué) fondée sur l’autosuggestion. Il explora au sein de la psychologie moderne des voies originales et nouvelles et fut un précurseur de la psychologie comportementale et de la pensée positive.
Né à Troyes en 1857, Emile Coué était à soixante ans célèbre dans le monde entier grâce à sa fameuse « méthode » tombée aujourd’hui en désuétude.
Mais au fait est elle aussi dérisoire qu’il y paraît ?
« Tous les matins, a tous les points de vue je vais de mieux en mieux ».
Napoléon Bonaparte
L’admission du jeune Bonaparte à l’école de Brienne était l’aboutissement de nombreuses démarches : hormis la caution du gouverneur de Corse, le Comte de Marbeuf, ses parents avait dû fournir un certificat de pauvreté et prouver quatre quartiers de noblesse.
La légende raconte que c’est à Brienne que se révéla son génie militaire à l’occasion de la fameuse bataille de boules de neige immortalisée par Abel Gance dans son fameux film sur Napoléon.
Napoléon fut élève à Brienne d’avril 1779 à août 1784 et quelles qu’aient été les rigueurs de ces 5 années, il devait toute sa vie conserver un souvenir reconnaissant de cette petite ville.
La Campagne de France ramènera une dernière fois Napoléon à Brienne à la fin de janvier 1814, il y livrera deux des dernières batailles de sa longue carrière militaire, celle de Brienne (29 janvier 1814) et deux jours plus tard à 5 km de là, celle de la Rothière (1er février 1814).
25 hauts lieux de la campagne de France Napoléon
En exil à Saint Hélène, il n’oubliera pas la ville de son adolescence qu’il coucha sur son testament pour la somme de un million de francs qui servi entre autre à restaurer l’Hôtel de Ville.
Bernard de Clairvaux
Après un premier édifice en bois en 1115, Bernard fait construire dès 1135, les bâtiments en pierre qui se doivent être le modèle type de l’abbaye cistercienne, c’est Clairvaux II.
La réussite de Clairvaux est telle qu’elle est à l’origine de la fondation de nombreuses abbayes nouvelles qui font rayonner l’ordre cistercien tout entier. Celui ci compte à la mort de Saint Bernard plus de 345 monastères dans 12 pays d’Europe, organisés fortement autour d’une règle commune, la charte de charité.
L’abbaye de Clairvaux regroupait alors 800 moines et convers; sa puissance économique était considérable, 78 monastères dépendaient directement d’elle et le célèbre père abbé en avait fait pendant un quart de siècle la capitale religieuse du monde occidental, arbitrant entre les rois et les seigneurs, fabriquant les évêques et les papes, régnant sur les dogmes et les politiques.
Devenu l’un des personnages les plus influents de la Chrétienté, on le retrouve ainsi au Concile de Troyes en 1128 où il inspire la règle de l’Ordre des Templiers et évoque la « Chevalerie du Christ ».
Engagé dans les débats théologiques de son époque, grand voyageur, rédacteur des statuts de l’Ordre des Templiers il était à sa mort en 1153 une des grandes figures de l’Occident Chrétien. La réussite de l’abbaye est telle qu’elle est à l’origine de la fondation de nombreuses abbayes nouvelles qui font rayonner l’ordre cistercien.
Chrétien de Troyes
Au XIIème siècle, la Champagne brille de mille feux. L’essor économique des Foires de Champagne s’accompagne d’une effervescence intellectuelle. C’est dans ce contexte que Chrétien de Troyes va devenir un des plus grands écrivains du Moyen Age français, il appartient au domaine de la littérature universelle. Qui n’a pas entendu parler aujourd’hui parler de Merlin l’Enchanteur, des amours de Lancelot et de la reine Guenièvre, de Perceval ou du Graal.
Il y associe l’influence des lettres antiques et de l’idéal courtois à la tradition celtique. Les écrits de Chrétien de Troyes restent avant tout des quêtes aventureuses. Dans chacune de ses œuvres, les péripéties abondent et les scènes se déroulent dans une atmosphère mystérieuse. Le chevalier a pour mission de dissiper les maléfices, les enchantements… pour rétablir l’ordre courtois. L’influence de Chrétien de Troyes est considérable puisque c’est à lui que revient le mérite d’avoir été l’initiateur de la littérature courtoise en France. Pour la première fois chez lui, elle revendique son statut de fiction.
Gaston Bachelard
Gaston Bachelard est né le 27 juin 1884 à Bar sur Aube, 59 rue Nationale, d’un père cordonnier bottier et d’une mère buraliste. Ainsi le nom de Bachelard est aussi indissociable de Bar sur Aube que Proust de Combray, Vallès du Velay, Ramuz de son pays de Vaud. De son pays natal et de son enfance, Bachelard gardera des souvenirs qu’il évoquera plus tard tout au long de sa carrière et plus particulièrement dans ses livres sur l’imagination et les rêveries. Il eut une carrière hors du commun : d’abord employé des postes, il passe une licence de sciences et devient professeur de physique et chimie à Bar-sur-Aube.
Il réussit en 1922 l’agrégation de philosophie et enseigne cette discipline à la Faculté de Dijon avant de devenir professeur à la Sorbonne jusqu’en 1954.
Si Gaston Bachelard est épistémologue, c’est-à-dire philosophe et critique des sciences, dont il interroge les méthodes et les fondements, il a également été attentif au domaine poétique et imaginaire.
Toute sa vie il restera attaché à sa région natale : » Si je veux étudier la vie des images de l’eau, il me faut donc rendre leur rôle dominant à la rivière et aux sources de mon pays. Je suis né dans un pays de ruisseaux et de rivières, dans un coin de la Champagne vallonnée, dans le Vallage, ainsi nommé à cause du grand nombre de ses vallons « .
Pendant les vacances, il retrouve son ami le docteur Giroux : « nous partions tous les trois monter la colline Sainte Germaine et parcourir le plateau, les forêts en particulier le bois des Dames, tout en bavardant. Bachelard évoquait les souvenirs d’autrefois, esquissait des projets d’études et disait ses regrets : « Je voudrais avoir une hutte dans les bois, avec une table de bois blanc et j’écrirais ma forêt… » Il aimait tellement les arbres ! Il connaissait tous leurs secrets…Nous faisions un arrêt dans un village, – souvent à Bergères – , pour aller au modeste café boire une bouteille de vin du pays ».
En 1961, il reçoit le Prix National des Lettres pour La Flamme d’une chandelle ; il disparaît le 16 octobre de l’année suivante.
Hugues de Payns
L’Ordre du Temple, né à Jérusalem puise ses origines dans le département de l’Aube.
En effet, un chevalier nommé Hugues de Payns nait au Château de Payns vers 1070 (commune d’environ 900 habitants de nos jours proche de Troyes). C’est à cette époque que les Turcs envahissent Jérusalem. En 1095, le Pape Urbain II convoque un concile où il exhorte les croyants à délivrer le tombeau du Christ des mains des Turcs.
Quelques mois plus tard plusieurs armées partent d’Occident (avec probablement Hugues de Payns). Après trois années de guerres impitoyables, les Croisés prennent Jérusalem le 15 juillet 1099. Seulement, le petit royaume de Jérusalem soudain créé n’est pas assez peuplé, et la plupart des pèlerins qui vont venir, sont régulièrement attaqués et massacrés. Devant ces actes de barbarie, Hugues de Payns et son compagnon Godefroy de Saint Omer décident de créer une milice dévouée corps et âme à la cause chrétienne (1119). En 1127, Hugues de Payns demande au Pape de convoquer un concile qui officialiserait la fondation de l’ordre du Temple. Cette même année, le Comte Thibaud de Champagne fait don d’un domaine qu’il possédait. En 1129 l’ordre reçoit la reconnaissance tant attendue par les autorités du Royaume et de la Chrétienté. Hugues de Payns décèdera probablement d’une mort naturelle en 1136.
Del Barbier, dit Le Florentin
Dominique Del Barbier, dit Le Florentin (1501-1572) naît à Florence en 1501(06?) ; élève du Primatice, il suit ce dernier à Fontainebleau, où il participe pour François Ier à la décoration du Château ; il oeuvre en qualité de sculpteur, graveur, peintre, architecte et mosaïste. A la mort de François Ier en 1547, il vient s’établir à Troyes, où il va participer intensément à la décoration des nouveaux édifices que l’incendie de 1524 a fait apparaître. En 1548, il est chargé d’organiser les préparatifs de la visite d’Henri II et Catherine de Medicis, puis en 1563 ceux de la visite de Charles IX.
Il travaille alors avec François Gentil. En 1549, la ville de Troyes lui passe commande du jubé de la Collègiale Saint Etienne (aujourd’hui disparue), qu’il construit avec Gabriel Favereau, son gendre. Outre ses participations à l’architecture de la ville, Dominique Le Florentin a laissé à Troyes de nombreux témoignages de sa maîtrise de la sculpture. Aujourd’hui ses œuvres sont présentes dans l’Eglise Saint Pantaléon la statue de Saint Jacques (provenant de la Collégiale Saint Etienne) et celles de la Foi et de la Charité.
Pierre et Nicolas Mignard
Pierre Mignard, dit Mignard le Romain (Troyes, 1612 – Paris, 1695). A Troyes, il travaille chez un sculpteur nommé François Gentil. A Paris Il fut l’élève de Simon Vouet. Après un séjour de 20 ans à Rome il réalise le portrait de Louis XIV pour l’Infante d’Espagne. Impressionné le roi, le favorisa : il sera anobli et nommé son premier peintre. Rival de Le Brun, il lui succéda à l’Académie royale. Mignard partage sa carrière entre le portrait et les grandes compositions décoratives. Il peindra notamment au Château de Versailles.Dans l’Eglise Saint Jean de Troyes, le maître autel à retable date de 1667. Le tableau du Baptème du Christ est l’œuvre de Pierre Mignard.
Nicolas Mignard (Troyes, 1606 – Paris, 1668) Parti à Rome avec son frère Pierre – dit le Romain -, Nicolas Mignard n’y reste que deux années, qui lui suffisent toutefois pour assimiler la leçon des Carrache. En 1637, il s’installe à Avignon, où se déroulera la plus grande partie de sa carrière puis, fut appelé par Louis XIV pour ses talents d’architecte. Il fut également spécialiste des gravures à l’eau-forte (estampe obtenue grâce au passage sur une planche de cuivre d’acide nitrique mélangé d’eau).
Eugène Belgrand
Eugène Belgrand, est né en 1810 à Ervy le Châtel. Jeune ingénieur des Ponts et Chaussées, il réalise le réseau d’alimentation en eau de la ville d’Avallon à la demande du préfet de l’Yonne. Ce préfet n’est autre que Haussmann qui le fera appeler auprès de lui lorsque Napoléon III lui confie le chantier de Paris. Il lui demande de concevoir l’ensemble du réseau d’eau potable qui alimentera la capitale et de mettre en place les égouts qui évacueront les eaux usées. Il s’agit de construire un réseau de 154 km avec une dénivellation de 120 mètres seulement. Il choisit la source d’Armentières (à mi-chemin entre Vulaines et Saint Benoist sur Vanne).
Le chantier débute en 1854 et ne s’achèvera que vingt ans plus tard. Pour franchir les vallées, il choisit la technique du siphon de préférence à l’aqueduc à la romaine. Le réseau conçu par Eugène Belgrand fonctionne toujours même s’il a été étoffé et doublé. L’ingénieur ervytain est aussi le père du réseau d’évacuation des eaux usées : un réseau dont le dessin épouse celui des rues de Paris, en reprend les noms et les numéros.